« Secte : Ensemble de personnes qui se réclament d’un même maître et professent sa doctrine. » – The Following

Encore une saison 1 :').

Un avertissement. Ne vous attachez pas aux personnages car de toute façon ils vont mourir. J’aurais voulu qu’on me donne ce conseil. Cette série est une petite torture émotionnelle. Oui, c’est une série et donc du divertissement. Il ne faut pas chercher à ce que ce soit réaliste… Ayant regardé sur le tard, j’avais eu plusieurs échos assez divers « c’est super ! », « il se passe rien », « c’est trop du n’importe quoi ! »… Ben moi, j’ai vraiment beaucoup aimé. Et pas uniquement parce que Kevin Bacon fait face à James Purefoy (subite envie de revoir Rome). Non, j’ai bien aimé car alors qu’on avait une énième série d’agent fédéral désabusé dans l’alcool et les femmes et un psychopathe supra-intelligent qui s’évade (oui, c’était obligé), ils ont réussi à les rendre charismatiques et intéressants. Ils ont flouté la ligne des gentils et des méchants, laissant au spectateur le loisir d’embrasser largement l’idéologie des bad guys. Eh oui, je m’en fiche que ce soit cliché, niais, prévisible et ce que vous voulez. Dès que ça parle de secte, de gourou, de personnes socialement inaptes, je suis captivée. J’admets, certaines situations étaient plus que ridicules… j’ai même riz plusieurs devant le nawak :’D. Mais en globalité, les séries feuilletonnantes me manquent tellement que dès qu’il y en a une, j’adhère x’D. Mais malgré touuuut, le divertissement est bien là. Même si je trouve que ça aurait fait une très bonne mini-série et que la saison 2 me semble totalement inutile (ils auraient pu clore le tout), je retrouverai avec plaisir ce petit groupe (vivant de préférence car s’il y a une chose abusée, c’est le cliffhanger de fin –‘) l’an prochain.

Dialogues téléphonés ? Okay, si on veut, quand Joe Carroll déballe ses pamphlets et qu’ils sont avalés par ses followers. Peut-être qu’ils sont plats, qu’ils ne sont pas du tout crédibles, mais il reste un gourou ! Et un gourou n’a pas à être crédible, il doit juste être charismatique pour que ses adeptes le suivent. Et c’est comme réciter de la poésie, exercice dans lequel James Purefoy est plutôt doué. Il y a une confiance qui émane de lui à chaque tête-à-tête avec les membres de sa secte que j’apprécie. De même que chez Ryan Hardy, la faute pourrait en incomber aux scénaristes, mais son jeu d’acteur n’est certainement pas remis en cause avec ce petit côté désabusé qu’il porte. Franchement, même s’il y avait pas mal de répliques prévisibles et souvent pas très drôles, tout s’enchaînait plutôt bien.

Niais ? Oui, la romance entre les personnages de Kevin Bacon et Natalie Zea (ce qui me fait penser que je dois jeter un œil à Justified) l’est. Mais on est dans un roman d’Edgar Allan Poe que diable ! On s’approche du romantisme gothique avec lui (d’ailleurs, bien que je déteste cet auteur, j’ai beaucoup apprécié toutes les références littéraires). Donc le parallèle entre le vrai Amour et la mort est plutôt très bien pensée je trouve. Hardy est symboliquement le héros torturé par excellence. Sa seule rédemption serait de sauver la femme qu’il aime. Rappelons quand même que le créateur de la série, Kevin Williamson, gère également Vampire Diaries et à l’époque, Dawson, donc la relation un peu incroyable et épique rappelle un peu l’utopie adolescente ^^’. Ce déni de l’amour en plus fait très désuet. L’un ne méritant pas l’autre, ça entraîne des sacrifices, des actes irréfléchis, des preuves d’amour… C’est romantique quoi !

Improbable ? Bon… je dois avouer que beaucoup de scènes étaient un peu étranges du côté du réalisme et elles offensaient limite l’intelligence du spectateur… Il faut bien un côté négatif quelque part ^^’. Il y a eu trop de scènes de nuit également pour alourdir l’atmosphère. Puis il s’agit d’une secte de psychopathes qui tuent par loyauté et admiration envers un psychopathe encore plus dangereux, c’est réaliste ça peut-être ?! Ce sont des illuminés qui n’agissent pas vraiment « normalement ». Bon, ça n’excuse pas tout (je ne dis pas toutes les idioties qu’ils on pu faire avec les armes à feu), mais ce n’est pas si terrible que ça.

Et quand même, les personnages secondaires étaient super coolies. Je ne parle pas que de Mike (Shawn Ashmore et non Aaron ^^) ou de l’agent Parker (Annie Parisse qu’on a pu voir dans la méconnue Rubicon, j’étais assez dégoûtée pour son perso d’ailleurs) du côté de gentils, mais également des adeptes ou guests qu’on ne voyait que le temps d’un épisode (même si c’était un peu dommage que Maggie Grace ne soit apparue que dans le premier). De même, la construction des épisodes avec les flash-backs était vraiment sympa. Ça donnait l’impression de faire partie intégrante de l’enquête. D’habitude, ça déséquilibre les séries, mais là, c’était tout simplement nécessaire et ils aidaient bien à la compréhension globale. Ça allégeait un peu la tension du présent (avec le kidnapping, les meurtres etc.) avec des scènes plus émotionnelles voire gentillettes. Et je trouve qu’on ne le mentionne pas assez souvent, mais la BO de cette série gère la fougère quand même ! Il y avait toujours une chanson à la fin de chaque épisode un peu « puissante », à un moment il y a eu Sweet Dreams, et un autre If I Had a Heart (le générique de Vikings d’ailleurs, ça m’a fait sourire).

Avec du recul, je dirais que c’est une bonne série à voir en un coup car la tension peut redescendre avec l’attente hebdomadaire. Il y a eu quelques petits épisodes un peu inutiles, qui ne faisaient pas vraiment avancer l’histoire. Et j’ai trouvé ça un peu bête de faire « team Carroll » jusqu’à l’épisode 14 environ et soudainement, ils arrivent à résoudre l’affaire dans le dernier épisode. L’incompétence du FBI faisait vraiment peine à voir, mais bon, ça ne faisait que mettre sous les projecteurs Hardy. Et les face-à-face entre les deux protagonistes étaient juste énormes. Donc oui, malgré tout ce qu’on a pu dire de négatif sur cette série, je trouve que ça vaut le coup de la regarder.