The Post VS Three Billboards Outside Ebbing, Missouri (Oscars match)

Tiens, j’ai eu l’impression cette année que les films nommés aux Oscars sont sortis pour une fois avant la cérémonie en elle-même. Du moins, il y a de vagues efforts dans ce sens. Je commence par les deux films qui réunissent peut-être les noms les plus connus devant la caméra.

The Post

7/10 : un film prévisible soutenu par de brillants acteurs.

Ben… c’était bien. Mais sans plus ? Je trouve ça étrange de sortir d’un film qui réunit les plus grands noms du cinéma avec juste une satisfaction moyenne. Le sujet dans The Post est important, retour sous l’ère Nixon, en pleine guerre du Vietnam début des années 70. À l’époque, le Washington Post a à sa tête une directrice de publication, rôle qui doit assumer toutes les responsabilités quand l’un de tes rédacteurs commet un délit & autres. Mais voilà, on entre dans le domaine du complot quand le public américain découvre que le gouvernement lui a menti pendant des années sur la situation de la guerre. Non, les États-Unis n’avaient aucune chance de la remporter, et pour ne pas perdre la face, le pays a continué à envoyer des soldats au front… C’est là que les journaux décident de frapper, par devoir de la vérité, voilà que le Post est sur le point de publier des dossiers confidentiels. Carrières en péril, possibilités d’atterrir en prison, qui saura prendre la bonne décision ?

J’ai plusieurs soucis avec la narration du film qui manque clairement de tension à mes yeux. Et même d’enjeux en fait, car ça fait passer la décision d’une seule femme comme moment-clé de l’histoire alors que la solidarité entre journaux aurait mérité un moment avec plus de gravité.

Tout ça pour dire que malgré les performances sans fioritures de Meryl Streep (qui joue beaucoup sa Meryl Streep, non ?) et de Tom Hanks, je ne me suis pas sentie engagée dans l’histoire alors que la liberté d’expression devrait être une cause unificatrice. Après, oui, le sujet arrive à point nommé dans la société américaine où le président n’est clairement pas des plus transparents ou des plus honnêtes ou coopératif avec les journalistes (ô doux euphémismes), mais c’est encore pire du coup ! Car Steven Spielberg avait toutes les cartes en main pour réaliser un film percutant qui trouve résonance aujourd’hui et pas juste académique en offrant une scène à des comédiens talentueux. Ma déception n’en est que plus grande… (bon, y a plus qu’à attendre Ready Player One, hein x’)

Dans le genre, le déroulement de l’enquête dans Spotlight happait bien plus le spectateur et toute la tension était largement plus palpable que dans The Post. Et puis l’ensemble ne marche pas du tout, dans toutes les scènes où les journalistes bossent ensemble, y a aucune cohésion j’ai trouvé (also, embaucher Carrie Coon pour dire trois phrases, non merci, et la scène finale était carrément cheloue). Alors que dans Spotlight encore une fois, oui, il y avait un leader, mais chacun avait son rôle à jouer. Là, ça retombe à plat.

(P.S. : seul moment de véritable joie, quand Jessie Mueller apparaît trois minutes haha.)

Three Billboards Outside Ebbing, Missouri

8,5/10 : un scénario original sur lequel on ne parie pas d’avance.

Je ne sais pas ce qu’il s’est passé avec ce film, mais j’ai eu l’impression d’en entendre parler du jour au lendemain. Un jour son nom était murmuré et le lendemain, il était nommé aux Golden Globes et tout le monde ne parlait plus que de sa position de favori. J’en profite pour dire que la traduction « Les panneaux de la vengeance » me paraît assez à côté de la plaque car en entendant le titre, on pourrait croire à un slasher x’D. Dieu sait où se trouve Ebbing, Missouri, mais visiblement, la police n’a pas fait son boulot quand la fille de Mildred Hayes a été retrouvée morte après avoir été violée. La mère décide de louer trois panneaux d’affichage en prenant à témoin le chef de la police. Dans la petite ville où tout le monde se connait, le quotidien va être chamboulé…

Avant d’aller le voir, j’avais cru comprendre qu’on avait un excellent film décalé à la frères Coen. Après l’avoir vu, je suis relativement d’accord, les dialogues et le style se rapprochent énormément des premiers Coen mais moins d’absurdité quand même. Donc c’est plus réaliste presque. J’étais pas une grande fan de 7 psychopathes, mais j’avais vraiment apprécié Bons baisers de Bruges, et même si on n’aime pas son style, il faut reconnaître que Martin McDonagh sait se démarquer. Et franchement, belle évolution pour le scénariste réalisateur, où un peu moins de dix ans après son premier long-métrage, le voilà avec un film aux Oscars.

De l’humour noir, sans aucun doute, 3BOEM (on va le raccourcir comme ça) en regorge. En revanche, la polémique autour du racisme sous-latent du film, je ne sais pas trop quoi en penser. C’est vrai que les personnages noirs sont secondaires et qu’ils servent à montrer la rédemption du flic raciste, mais est-ce que c’est un traitement trop léger ? En même temps, ce n’était pas le sujet principal du film, mais alors pourquoi l’aborder dans ce cas-là ? J’en sais rien haha.

Après, j’ai vraiment trouvé qu’il n’y avait pas de mou dans l’histoire, et qu’il y avait du jamais vu. Il faut dire que le cast a toujours l’air bourré même quand il remporte les récompenses aux cérémonies donc rien que pour voir leurs discours je suis prête à parier sur le film x’D.

Bref, mon pronostic de victoire de toute façon tend à aller vers 3BOEM pour le meilleur film…

(P.P.S. : je n’ai pas encore vu Lady Bird, mais évidemment j’espère au fond qu’il va remporter toutes les catégories dans lesquelles il est nommé haha. Même si je dois avouer que la présence de Get Out me fait plaisir.)

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