Pilot.
C’est ce qu’il y a de plus cliché dans le procedural de network. Stalker tire vers le mauvais, voire le très mauvais. Une enquête principale, une enquête subsidiaire dans l’épisode (et pleeeeins de méchants). La série vient de Kevin Williamson, si ce nom vous dit quelque chose c’est que vous avez suivi The Following ou comment Kevin Bacon et James Purefoy sont tombés dans une série incohérente (et une saison 2 tirée par les cheveux). Encore une fois, le concept de base n’est pas mauvais. Le harcèlement est une situation assez opaque pour les gens, on ne s’y connait pas très bien. On a le harcèlement moral et le harcèlement sexuel, notamment sur les lieux de travail, mais quid de la vie de tous les jours ? Quand sans aucune raison apparente quelqu’un se met à vous suivre, à s’immiscer dans votre vie, à vous gêner jusqu’à vous effrayer ? D’un côté, c’est flippant, la tension psychologique, l’ambiance, l’idée hyper creepy qu’on vous observe à n’importe quel moment et n’importe où donne des sueurs froides.
L’épisode ouvre sur une Torrey DeVitto qui va devenir notre première victime. Ce harceleur-là tue sa victime. Okay, on apprend dans le petit exposé du début que ce n’est pas toujours le cas. Notre professeur n’a d’ailleurs pas tort quand elle dit que les réseaux sociaux facilitent le stalkage. Tout le monde a entendu dire, ou a même dit qu’il stalkait le profil Facebook ou autre d’un tiers. Je sais que c’est l’un de mes hobbys *sort*. Forcément, ils survolent le stalkage de célébrité en disant que ça n’occupe que 10% des affaires. Puisque le reste, eh ben oui, c’est vous et moi. Des M. et Mme Tout-le-monde. On voit qu’il y a un certain profil type quand même.
Le duo principal se forme alors, un nouvel arrivé dans l’unité anti-menace de Beth Davis. Ils se cherchent des noises, ils badinent (pas avec l’amour, non x’D) facilement, McDermott (Jack Larsen) débite des répliques qui sont censées faire rire car il fait preuve de malice (et de misogynie bonjour), mais on ne comprend tout simplement pas comment il peut s’adresser de cette manière à sa collègue qu’il vient de rencontrer. Oh bien sûr, petit twist, le type est lui-même un stalker qui suit son ex-femme et son fils. Evidemment, car il n’est pas tout blanc. Leur dynamique marche puisque rien ne leur échappe (même si leur alchimie est assez inexistante, n’est pas Sean West qui veut x’D). J’ai beaucoup de mal avec les inspecteurs parfaits qui voient tout, qui ont un sens de la déduction digne de Sherlock et qui attendent juste que les indices leur tombent sous la main pour résoudre l’affaire. Le coup de l’appartement et l’explication de Jack était ridicule. Du coup, il ne se passe strictement rien d’imprévu, tout suit une trame simple. Bien sûr, le personnage de Maggie Q (Beth Davis) a subi un traumatisme dans sa vie, on saura sûrement ce qui est arrivé à son propre stalker. Les personnages secondaires n’ont pas brillé pour le moment, ils étaient effacés et inutiles.
L’aspect profilage est certainement celui qui me plait le plus, et encore, ils pourraient l’approfondir. Je n’ai jamais assidûment suivi Esprits Criminels, mais je me dis que ça doit être un peu pareil, rentrer dans la tête du coupable pour mieux l’appréhender. C’est ce qui était un peu ce qui sauvait l’épisode, l’histoire avec les petits jeunes du campus. On nous explique un peu plus tôt comment un transfert de victime peut arriver chez un stalker, et c’est exactement ce qui arrive chez le petit Erik Stocklin (vu dans Mistresses US) qui va commencer à stalker Beth. Heureusement dans les cinq minutes de la fin, on a le droit à quelques moves de Nikita (j’aurais aimé voir la Q dans une autre série plus « d’action » rien que pour ça). Et encore, c’est un peu dommage car elle a des années d’arts martiaux derrière elle, alors j’espère qu’elle aura d’autres occasions de montrer ses talents. Les acteurs ne sont pas mauvais, mais insipides…
Bref, si vous avez envie d’avoir une bonne petite frayeur toutes les semaines avec un type chelou que les gentils policiers vont attraper pour vous, cette série correspondra. C’est assez mal écrit mais on peut facilement la regarder car c’est divertissant, d’une manière un peu perverse. On s’introduit chez les gens comme ça, on immole une pauvre fille qui est déjà terrorisée (et le spectateur est censé se régaler de cette terreur), et je ne suis pas sûre de continuer.